Qu'on se le dise : bien déployée, la RSE est facteur clé de la réussite des petites et moyennes entreprises
« Aujourd’hui, et quelle que soi sa taille, la question n’est plus de savoir s’il faut engager son entreprise dans une démarche RSE, mais plutôt comment. C’est un sujet qui s’impose par les lois, la pression des consommateurs, les attentes des collaborateurs et les exigences des grands donneurs d’ordre qui s’appliquent à toute leur chaîne de valeur ». Eric Chazerans, fondateur de Kathekon, est formel : une entreprise qui ne prend pas le virage de la RSE a très peu de chance de continuer à se développer. « C’est un sujet nouveau et incontournable. Il y a certes des contraintes, mais la RSE est surtout une formidable opportunité donnée aux entreprises et aux organisation de repenser leur modèle pour le rendre plus durable et plus performant ».
Une démarche RSE encore volontaire
Loi et seuils engagent de fait les grandes entreprises (Loi Pacte de 2019, directives européennes...), mais la tendance touche tout le monde. Pour s’emparer du sujet, les entreprises s’appuient sur des référentiels tels que la norme ISO 26000 ou les objectifs pour le développement durable (ODD). Si les seuils actuels contraignent les plus grosses entreprises européennes et la plupart des ETI à structurer leur « reporting » RSE, les PME et PMI ont tout intérêt à s’emparer du sujet : demain, elles devront elles aussi rendre des comptes, légalement ou pour être en mesure d’être référencées par les grands groupes ou de répondre aux appels d’offres des marchés publics.
Peu contraintes par la réglementation, les PME peuvent pourtant se heurter à certains freins pour se lancer dans une démarche RSE. Les raisons invoquées relèvent soit de difficultés opérationnelles (difficile d’allouer les bonnes ressources au sujet : manque de temps, de personnel, de budget), soit d’une absence de vision stratégique qui cantonne trop souvent la RSE à l’environnement ou à la contrainte réglementaire.
Et pourtant ! La plupart des dirigeants qui ont franchi le cap le disent : s’engager dans une démarche RSE a singulièrement contribué au succès de l’entreprise. Amélioration de la marque employeur, management de la qualité facilité, fidélisation des clients et des fournisseurs, réputation, engagement des collaborateurs : bien déployée, la RSE est un atout au service la performance globale de l’entreprise, qui reste encore souvent caché dans la manche du dirigeant de PME ou d’ETI.
"Si la tête, la gouvernance, donne l'impulsion, alors le corps, les collaborateurs, suit" Jean-Sébastien Cadix, associé chez Kathekon
La balle dans le camp des dirigeants
Ils ont pourtant un avantage de poids : peu contraint par les seuils réglementaires et capables d’une agilité que les grands groupes n’ont pas, ils peuvent engager une démarche volontaire, enracinée dans leur culture, dans leur stratégie globale et au service de la performance.
Certes, engager son entreprise dans une démarche RSE nécessite parfois de la transformer avant de contribuer à transformer le monde. Si les dirigeants sont convaincus des bienfaits de celle-ci, alors cette dernière sera plus facile à mettre en place. Jean-Sébastien Cadix, associé chez KATHEKON, parle d’expérience : «Si la tête ne donne pas l’impulsion et la vision, alors le corps (les collaborateurs) ne peut pas prendre la bonne direction. » C’est d’autant plus vrai que dans la plupart des PME, les dirigeants, réellement attentifs à conjuguer attention aux collaborateurs, fidélisatrion des clients et fournisseurs et développement économique raisonnable, sont des Monsieur Jourdain de la RSE, ils en font sans le savoir !
Claire Calderari avec Eric Chazerans
Le poids des TPE/PME dans l’économie française Selon le gouvernement en 2020 : On comptait 146 000 PME en France Elles employaient 3,9 millions de salariés Elles ont réalisé 24% de la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises (source : https://www.economie.gouv.fr/cedef/chiffres-cles-des-pme)